Apprivoiser sa procrastination

By 26 janvier 2024 février 8th, 2024 Développement personnel, Trucs et astuces

Introduction : 

La procrastination, ce penchant à remettre des tâches à plus tard, est un défi universel auquel bon nombre d’entre nous sont confrontés. Selon un sondage ODEXA publié en 2019, nous sommes 85% en France à être des procrastinateurs chroniques, soulignant ainsi l’ampleur de ce phénomène dans notre société moderne.
Ce phénomène est, depuis une quinzaine d’année, un terme rendu à la mode par les ouvrages de développement personnel, nous incitant à être toujours « plus ». Plus performant, plus éclairé, plus bienveillant, plus sculpté…
Alors, on se le demande, la procrastination, est-elle le mal du siècle ? Doit-elle être éradiquée ? Comment ?

1. Comprendre ce qu’elle signifie : 

La procrastination peut aller de la plus petite tâche, comme sortir la poubelle, jusqu’aux décisions importantes, telle qu’une rupture amoureuse. Ce comportement est à différencier de la paresse, le plus souvent on ne fait pas « rien », on fait autre chose, tout ce qui est nécessaire pour ne pas faire la tâche qui nous incombe. La procrastination chronique peut être particulièrement usante car elle est toujours accompagnée d’autres états psychologiques complémentaires ou sous-jacents : la peur, la frustration, l’anxiété, voir même la dépression. 

Ce comportement peut découler de divers facteurs tels que la peur de l’échec, le perfectionnisme, le manque de motivation ou une mauvaise gestion du temps. Prendre conscience des raisons sous-jacentes peut aider à cibler les aspects spécifiques à améliorer.
« Nic Voge, directeur associé principal du Centre d’enseignement et d’apprentissage McGraw de l’Université Princeton, a une autre théorie. La procrastination serait une stratégie d’autoprotection. Si une tâche est mal effectuée, la procrastination serait la seule responsable, pas les compétences ou les qualités de la personne concernée. Dans ce cercle infernal, l’immobilisme provoqué par la procrastination renforce la faible estime de soi alors que passer à l’action la renforce. Aussi, la procrastination favorise les biais cognitifs, une distorsion de la pensée logique. » Ce comportement est ainsi justifié car :

“Je travaille plus facilement dans l’urgence.”
“J’ai encore largement le temps pour effectuer ceci.”
“Ce n’est pas le bon timing.”
“Je ne suis pas dans le bon état d’esprit, j’y reviendrai plus tard.”

Ces exemples de phrases sont des fausses croyances formées par l’esprit. Une sorte de tactique pour ne pas prendre conscience de sa propre procrastination. 

Posons-nous la question : Pourquoi est-ce que je ne veux pas faire cette tâche ?  

  1. Déculpabiliser : 

Souvent, lorsque nous repoussons les tâches, nous culpabilisons, Or, ayons en tête que, peu de fois, cela a un grave incident pour nous-même ou pour les autres. Le sentiment de culpabilité est disproportionné par rapport aux conséquences réelles. Il est essentiel de démoraliser ce comportement, de cesser de le considérer comme une question de morale, un vice.
Procrastiner, est un mot qui nous vient du latin, ce qui signifie, que c’est une pratique très ancienne, il est ensuite apparu au XVIème siècle dans la langue française. Ce n’est donc en rien un phénomène nouveau, lié à notre société moderne, la technologie, ou toutes autres explications du genre que l’on peut facilement trouver sur internet. 
 

  1. Revoir nos objectifs de façon plus réaliste : 

Souvent, la procrastination est exacerbée par des objectifs trop ambitieux ou des délais irréalistes. Pour apprivoiser ce comportement, vous pouvez : 

  • Fixer des objectifs clairs et réalisables : 

L’établissement d’objectifs clairs et réalisables est essentiel pour lutter contre la procrastination. Divisez vos tâches en étapes plus petites et fixez des délais réalistes. Cela rend les projets plus gérables et moins intimidants, ce qui peut aider à surmonter le sentiment de procrastination. 

  • Créer un environnement propice à la concentration : 

L’environnement dans lequel vous travaillez peut avoir un impact significatif sur votre propension à procrastiner. Éliminez les distractions, organisez votre espace de travail et créez un environnement qui favorise la concentration. Cela peut aider à stimuler la productivité et à réduire le besoin de procrastiner. 

  • Établir une routine structurée : 

Une routine bien établie peut être un antidote puissant contre la procrastination. Planifiez votre journée de manière à intégrer des plages horaires spécifiques pour les tâches importantes. Une routine structurée crée des habitudes positives et minimise les occasions de remettre à plus tard. 

  • Utiliser des techniques de gestion du temps : 

Explorez différentes techniques de gestion du temps, telle que la technique Pomodoro, qui consiste à travailler pendant des périodes définies suivies de courtes pauses. Ces méthodes peuvent aider à maintenir la concentration et à éviter les cycles de procrastination. Ou encore la matrice d’Eisenhower (que vous pouvez télécharger ici), pour vous permettre de définir vos priorités. 

  • Se récompenser après l’accomplissement : 

Récompenser vos efforts après avoir accompli une tâche peut renforcer un comportement productif. Cela peut être aussi simple que prendre une pause bien méritée, se faire plaisir avec quelque chose que vous appréciez, ou partager votre succès avec d’autres. Les récompenses créent une association positive avec l’accomplissement des tâches. 

Conclusion : 

Apprivoiser la procrastination n’est pas seulement une question de productivité, mais aussi une démarche vers la compréhension de soi et l’autocompassion. En comprenant les origines, en déculpabilisant et en revoyant nos objectifs de façon plus réaliste, chacun peut progressivement surmonter ce défi. Le chemin vers une gestion du temps plus efficace et une réalisation plus épanouissante de nos activités passe par une approche équilibrée et bienveillante envers soi-même. En adoptant ces stratégies, nous nous engageons vers une vie plus équilibrée et épanouissante, libérée des entraves de la procrastination.
Et puis, continuez à procrastiner, c’est la vie !